Introduction

En trois décennies, la Biennale d’Art Contemporain de Lyon n’a cessé de gagner en popularité. Elle a d’abord conquis son installation dans le cœur des lyonnaises et des lyonnais, puis elle est devenue une part de notre identité. À la fois par sa capacité à nous connecter au monde, à l’aspirer, à l’inspirer, à l’accueillir et le brasser… et par l’énergie qu’elle déploie au service de la promotion de la création contemporaine. On le sait déjà : l’automne 2022 aura à Lyon un caractère particulier, une forme, une consistance en phase avec la vibration créatrice qui va s’y déployer.

On le sait parce que chaque précédente édition a laissé dans nos têtes et celles des visiteurs la trace de ce qui a été vécu, qui ne s’oublie pas. En quinze rendez-vous, depuis « l’amour de l’art » en 1991 jusqu’aux « eaux qui se mêlent » en 2019, nous avons visité, par cycles, l’Histoire, la Globalité, la Temporalité, la Transmission et la Modernité. Nous avons fait « l’expérience de la durée » puis assisté à la naissance d’une « terrible beauté ». La thématique explorée cette année a, à nouveau, quelque chose qui résonne avec une justesse saisissante en rapport à ce que nous sommes en train de traverser. En effet, l’an dernier, nous avons dû repousser d’un an notre biennale, pour s’assurer de réunir les meilleures conditions pour les artistes et leurs publics … la faute à la pandémie et à ses conséquence. Un bouquet de fragilité est (ré) apparu à notre conscience. Cela méritait à l’évidence un manifeste. Je suis convaincu que dans leur collaboration avec la direction artistique d’Isabelle Bertolotti, les commissaires Sam Bardhouil et Till Felrath en livreront une talentueuse et multiforme expérience créative… qui fera date.

On peut aussi se réjouir que l’identité visuelle créée par le Studio de Design Safar pour retranscrire leur vision artistique se soit emparée de symboles emblématiques du florissant passé lyonnais : l’horticulture et la soierie. Ce qui fait d’autant plus sens avec l’évocation dans cet opus de la ville de Beyrouth, à laquelle nous sommes reliés par ce même fil.

Enfin, avec les plateformes Veduta, Jeune Création Internationale et Résonance, la Biennale peut à nouveau compter sur un foisonnement d’artistes exceptionnels du territoire et de l’ailleurs. Ainsi que sur le soutien fidèle de la ville de Lyon et sur une diversité de lieux qui ne fait que s’étoffer.

Tant de promesses ne peuvent conduire qu’à une réussite très méritée. Ce que je souhaite du fond du cœur à cette nouvelle Biennale d’Art contemporain de Lyon.

Grégory Doucet

Maire de Lyon